Cinq méditations sur la mort - François Cheng

François Cheng est un écrivain, poète et calligraphe d’origine chinoise membre de l’Académie française. 

Il est assez peu médiatisé mais lorsque je l’ai vu dans l’émission de François Busnel j’ai été très séduite par ce vieux monsieur (90 ans) tout en délicatesse, douceur, poésie et sagesse.

Le sous-titre (« … autrement dit sur la vie ») de ce petit livre lumineux nous renseigne d’emblée sur le lien que François Cheng établit entre la vie et la mort. 

Il s’interroge (et nous interroge dans son sillage) sur l’indissociabilité entre la vie qui est un don et la mort qui est un mystère. Cette mort à laquelle notre société occidentale s’évertue à ne pas réfléchir alors que « en excluant la mort de sa vie on se prive d’une vie complète et en l’y accueillant on élargit et enrichit sa vie » (Etty Hillesum).

Car c’est bien la conscience de la mort qui fait naître en nous le besoin de ne pas subir un « trajet de vie » mais de réaliser son « projet de vie », de nous dépasser nous-mêmes à travers nos passions et notamment l’amour et de tendre vers la transcendance, que ce soit par notre lien avec Dieu ou simplement avec les autres.

J’ai bien aimé aussi la distinction-explication que fait François Cheng entre l’âme (notion qui était pour moi un peu confuse) et l’esprit. Il nous conduit à comprendre que l’âme  « c’est elle qui, absorbant patiemment tous les dons et les épreuves du corps et de l’esprit, est l’authentique fruit conservant intact ce qui fait l’unicité de chacun »

Merci Monsieur Cheng pour ce petit livre qui nous convainc, comme le disait Vladimir Jankélévitch, que « Si la vie est éphémère le fait d’avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel »